Les micro plastiques dans l’océan : les solutions sont à terre !

Photo N.Pansiot/Tara Expeditions

Par André Abreu, Directeur des politiques internationales, Fondation Tara Expéditions,  et Maria Luiza Pedrotti, Chercheuse, CNRS / Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer

5 250 milliards1 de particules plastiques flottent à la surface des mers et océans, équivalant à 268 940 tonnes de déchets. Ces fragments circulent au gré des courants, avant d’échouer sur les plages, les îles, les atolls de récifs coralliens ou encore dans l’une des cinq grandes « gyres » océaniques. Sujet peu étudié par les scientifiques, la Fondation Tara Expéditions s’est positionnée, dès 2010, en véritable précurseur dans l’analyse scientifique de la pollution liée aux microplastiques dans les océans. À travers son programme d’étude sur les océans, la Fondation a souhaité comprendre l’impact de cette pollution sur la vie marine. En 2014, pour mieux saisir les conséquences sur un bassin semi-fermé, Tara a réalisé une expédition de 7 mois en Méditerranée. Cette expédition a mis en évidence que ces microplastiques sont le lieu d’une intense colonisation par les bactéries.

Depuis, la recherche sur les plastiques en mer est partie intégrante du programme de la Fondation Tara. La surconsommation de plastique et les déchets qu’elle génère ont un impact très important sur la nature, et en particulier sur l’environnement marin. À ce titre, la Fondation mène des études scientifiques pour mieux comprendre les risques pour l’écosystème marin et l’homme. Face au constat alarmant, cette dernière est convaincue que pour éviter que les déchets plastiques ne finissent leur vie en mer, les solutions sont à terre. Cela suppose ainsi de repenser collectivement nos modes de production et de consommation, comme par exemple en supprimant les sacs plastiques à usage unique.

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1. Jambeck, J.R., Geyer, R., Wilcox, C., Siegler, T.R., Perryman, M., Andrady, A., Narayan, R., Law, K.L., 2015. Plastic waste inputs from land into the ocean. Science 347, 768–771. doi:10.1126/science.1260352