Pollution Pods : quand l’art change notre perception du changement climatique et de la pollution de l’air

Michael Pinsky,
Artiste

Laura Sommer,
Chercheuse à l’Université norvégienne des sciences et de la technologie (NTNU)

L’oeuvre Pollution Pods (en français : capsules de pollution) fait partie du programme de recherche Climart, qui explore les manières dont l’art peut changer les perceptions du changement climatique. Avant de présenter le projet des Pollution Pods en lui-même, Michael Pinsky décrit le processus de création artistique qu’il a suivi et explique en quoi son oeuvre vise à répondre au défi de « représenter l’invisible ». La conception des Pollution Pods s’inscrit dans le cadre d’une étude scientifique sur les réactions que l’art engagé peut susciter auprès du public. L’idée consiste à observer dans quelle mesure une installation artistique amène non seulement à réfléchir sur la vie quotidienne, mais aussi à modifier les comportements.

Avec Pollution Pods, l’artiste espère bousculer notre manière de voir la pollution, qui reste généralement un phénomène auquel nous nous sommes progressivement habitués, en arrière-plan de notre quotidien. Pour cela, cinq dômes géodésiques, cinq espaces physiques clos contenant de l’air pollué de cinq villes du monde, sont mis bout à bout pour forcer le public à faire l’expérience d’une modification brutale de la qualité de l’air. Les Pollution Pods offrent une expérience éminemment sensorielle dont l’objectif n’est pas tant de proposer aux visiteurs le divertissement d’un danger maîtrisé, mais plutôt de les inviter à réfléchir sur leurs propres contradictions et à modifier leurs comportements. En effet, lorsque la pollution devient aussi palpable, peut-on encore fermer les yeux ?