Project STOP : des partenariats avec les villes pour lutter contre la pollution plastique des océans en Indonésie

Boy on high leakage beach

Par Martin R. Stuchtey, Directeur associé, SYSTEMIQ, Professeur de stratégie et gestion des ressources, Université d’Innsbruck, Innovation Lab for Sustainability ; Ben Dixon, Associé, SYSTEMIQ ; Joi Danielson, Directeur des programmes, SYSTEMIQ ; Jason Hale, Directeur du développement, SYSTEMIQ ; Dorothea Wiplinger, Responsable développement durable, Borealis ; Phan Bai, Directeur développement commercial, Veolia.

Selon les estimations, 80 % des déchets plastiques marins proviennent de sources terrestres, dont 50 % sont issus de cinq pays asiatiques : la Chine, l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam et la Thaïlande1. La croissance économique a augmenté dans ces pays, mais aussi la consommation de plastique, qui a pris de vitesse le développement de systèmes efficaces pour la gestion des déchets solides. C’est pourquoi le premier partenariat STOP a été lancé en 2018 à Muncar, une ville de 130 000 habitants de la régence de Banyuwangi, dans la province de Java oriental en Indonésie. L’objectif de Project STOP : créer un système « zéro rejet » économiquement viable, impliquant les systèmes étatiques, les communautés et le secteur informel, soutenu par un financement public sûr, des frais de collecte de la part des ménages et des entreprises et la valorisation des déchets.

Project STOP a trois objectifs : zéro rejet de déchets dans l’environnement ; l'amélioration de l'efficacité des ressources et du recyclage des plastiques ; des bénéfices pour la communauté locale par la création d’emplois dans la gestion des déchets et la réduction des effets des déchets mal gérés sur la santé publique, le tourisme et la pêche.

Les premiers enseignements sur la portée et la conception de Project STOP, ainsi que ses six premiers mois de mise en oeuvre, s'articulent autour de trois volets : 1) L'approche intégrée via « l’ingénierie de la chaîne de valeur » est essentielle au changement de système ; 2) Les institutions, la gouvernance et la dimension communautaire sont des facteurs essentiels ; 3) Les incitations économiques sont un excellent outil pour lancer des initiatives de recyclage.

Les partenariats d’action-innovation au niveau des villes, comme Project STOP, offrent un bon aperçu des défis et des solutions qui pourraient accélérer le changement vers un système de gestion du plastique efficace et un environnement sans déchets plastiques.

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1. Jenna R. Jambeck et al., « Plastic Waste Inputs from Land into the Ocean, » Science 347, n° 6223 (2015) : 768–71, doi:10.1126/science.1260352.